Jeudi 20 avril
Ce matin une déconvenue. Un revers, faudrait-il écrire.
Courir. C’est la seule solution qui se présente : je dois laisser quelques temps le haut du corps au repos car depuis quelques semaines, mes épaules s’épaississent à vue d’oeil, tandis que les hanches fondent dangereusement. On en rigole mais tout de même.
Un revers, donc, m’arrive au matin. Je pars en catastrophe, sur la route déserte enrage et pleure par gros éclats. Comme giboulées. Je vais en urgence à la salle. M’apercevant débouler, la prof qui sent tout me salue aussi rapidement qu’elle s’éloigne – cad me laisse seule, mais également évite ma présence. L’accord est, comme souvent ici, précieusement tacite.
Je courrai, musique aux oreilles, 7,8 km en sprints alternés (jamais ne serai allée aussi vite) – 700 kcal. C’est la machine qui le dit. Par précaution un peu irrationnelle me retiendrai pendant toute la course de m’essouffler. Au retour la colère est toujours présente. Elle est là mais comme mise sous scellé. Je la constate, elle se tient, elle n’est plus douloureuse.
Reviendra cependant. Le soir, 40 minutes de yoga supplémentaires s’imposent. Cela fait beaucoup. Beaucoup de temps en tout. Mais au moins, avec mes proches, je me montre juste d’humeur « un peu neutre » aujourd’hui. Même pas bougonne. Ai simplement passé une dizaine d’heures légèrement en retrait.