117 – syllogisme

Jeudi 2 décembre

Depuis plusieurs jours ces phrases me trottent dans la tête et je cherche une formule claire, capable de dire ceci :

– toute expérience digne de ce nom acquiert (se charge d’) une dimension mystique

– or il n’est d’expérience que corporelle

– donc toute expérience du corps est d’ordre mystique. Il n’y a pas besoin d’aller chercher ailleurs.

Ces phrases sont importantes. Il me semble que par l’écriture je n’ai jamais essayé de raconter autre chose.

Mais le syllogisme est encore trop long. On serait tenté de conclure par un simple « le corps est mystique ». C’est juste ; tellement que si je pouvais, en écrivant ma formule je ferais se superposer corps et mystique, comme deux couches d’une peinture. Mais il ne faudrait pas que dans cette affaire passe à la trappe le constat que c’est par la sensation que quelque chose – un évènement, une sorte de révélation – peut arriver. Il y a bien nécessité de l’expérience.

Ainsi, et pour être plus exact, il faudrait parvenir à écrire « l’expérience est du corps est mystique » avec la force d’égalisation, plus exactement la puissance d’auto-engendrement de « a rose is a rose is a rose is… « . La phrase fonctionnerait alors comme un kaléidoscope, un terme en engendrant un autre dans une sorte de ronde autosuffisante. Je crains de ne pas être claire. Je tâtonne. Je sèche. C’est très enthousiasmant.

Toute suggestion de formulation est la bienvenue.

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