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Mercredi 2 mars

1) Le billet d’hier m’amène à me demander à quoi sert l’ironie, puisqu’elle n’est jamais aussi pertinente que quand elle évite de s’inscrire dans un propos.

Étrangement je n’ai pas de réponse. Peut-être que je pose mal la question.

2) Sans transition ni ironie aucune, remarque après avoir fait un tour à la ville à quel point l’acide hyaluronique est en train de devenir un marqueur de la classe moyenne supérieure. En effacant les rides il met au jour une appartenance. Et c’est directement sur le visage de nombreuses femmes (quelques hommes), quarantenaires un peu plus, indépendantes financièrement, que l’on peut voir l’instinct grégaire tourner à plein régime.

3) Viens de lire un extrait de tribune d’Aurélie Filipetti dans Le monde (la totalité est réservée aux abonnés). Ça m’a semblé bon. En quelques lignes j’ai découvert une manière de penser assez singulière. Notamment :

– « Parfois la vie se recroqueville dans l’obscurité quand la mort parade au soleil. »

– La façon de lier les espaces pour créer une scène :

« Des hommes qui passent au-dehors, des soldats banals, comme les soldats de toutes les guerres qui défilent dans une ville conquise, en file indienne, derrière des blindés, armes au poing, et le dernier de la colonne qui surveille les abords, aux aguets.

Les abords, c’est-à-dire cet homme qui filme. »

– Enfin : « L’homme qui filme ne fait encore aucun bruit, il n’existe pas, la caméra mime la neutralité. »

J’aurais aimé lire la suite.

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