228 – peau de chagrin

Jeudi 23 juin

Suite à ma note sur l’ennui d’Arthur Rimbaud, on me suggère la lecture de L’épuisé de Deleuze, courte analyse de l’œuvre de Beckett. Je m’exécute. Comme parfois chez ce philosophe certains propos m’échappent. Comme souvent il amène la pensée à la question de l’image. Comme toujours je cueille avec ravissement les quelques fulgurances que je suis capable de saisir. Dont celle-ci :

un certain épuisement physiologique : un peu

que décomposition du moi.

(Gilles Deleuze, L’épuisé)

Molloy, Malone, Willie, Nagg et les autres, mais aussi bien sûr l’artiste, celui qui voulait attraper la poussière, aller de fond en comble voir ce qu’il y a en dessous, ne possèdent pas de peau de chagrin. Ils en sont l’incarnation encore balbutiante juste avant qu’elle ne se désintègre tout à fait. Chiffon mou s’agiter.

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